Alors que les députés belges ont voté à la quasi-unanimité l’interdiction du port de la burqa et qu’un projet de loi va être examiné la semaine prochaine en conseil des ministres, je tenais à exprimer ma position sur ce sujet dans le contexte français.
Tout d’abord l’interdiction du port de la burqa n’entre pas en contradiction avec la liberté religieuse. Le port de la burqa n’est pas, selon les autorités religieuses musulmanes, un commandement de l’islam mais une tradition wahhabite (Arabie Saoudite) et pachtoune (Afghanistan).
L’occident découvrait, il y a dix ans, avec stupeur les conditions de vie des femmes en Afghanistan qui, dans leur soumission absolue, étaient contraintes de se dissimuler intégralement. Paradoxalement, c'est depuis cette même période que l’on constate une augmentation significative du port du voile et de la burqa en Europe comme dans les pays du Maghreb.
Or, plus le port de la burqa se développe comme "la tenue respectable" d’une femme musulmane, plus il devient difficile pour les autres femmes d’affirmer leur volonté de ne pas la porter au risque d’être marginalisée. C’est une pression insidieuse, une violence faite aux femmes, qui perdent leur libre-arbitre. Comment imaginer, qu’à notre époque, certaines jeunes filles dans certains quartiers n’osent pas porter une jupe ? C’est pourtant une réalité.
Notre République laïque a pour devise : liberté, égalité, fraternité. Or le port de la burqa bafoue à mon sens ces trois valeurs fondamentales :
- Liberté : liberté pour les femmes de disposer librement de leur corps et de leur image.
- Egalité : derrière une burqa, une personne se donne le droit de voir les autres alors qu’elle refuse aux autres le droit d’être vue.
- Fraternité : derrière le mur de la burqa, la femme renonce à tout lien social avec l’autre, sans visage elle n’existe plus.
Nous devons donner un message clair : en France, dans l'espace public, on se doit d’être à visage découvert : c’est une question de sécurité, c’est une question de respect des droits de la femme.
Pour conclure, j’aimerais reprendre cette phrase d’Elisabeth BADINTER, philosophe, qui adressait récemment une lettre à celles qui portent volontairement la burqa et concluait ainsi : « En vérité, vous utilisez les libertés démocratiques pour les retourner contre la démocratie. Subversion, provocation ou ignorance, le scandale est moins l’offense de votre rejet que la gifle que vous adressez à toutes vos sœurs opprimées qui elles, risquent la mort pour jouir enfin des libertés que vous méprisez. C’est aujourd’hui votre choix, mais qui sait si demain, vous ne serez pas heureuse de pouvoir en changer. Elles ne le peuvent pas… pensez-y ! »
Alors clairement : NON à la burqa !